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First Girl Talk Guinea

Au siège du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, nous avons tenu notre première séance Girl Talk Guinée.

Je pense ne rien vous apprendre de nouveau en vous disant que la Guinée fait désormais partie des pays où Girl Talk est présent.

Des jeunes filles issues de diverses communautés et très actives pour le changement étaient présentes.

Prioritairement axée sur l’écoute des défis de ces jeunes filles et de leurs pairs en matière de santé sexuelle et reproductive , cette séance a été enrichissante pour toutes.

Les espaces Girl Talk

Débuté par une présentation des participantes, nous avons par la suite présenté ChooseYourself et ses différents programmes en mettant un point d’honneur sur le programme Girl Talk.

Offrir des espaces sécurisés où les filles peuvent s’ouvrir sur leurs défis, les humaniser, y réfléchir, apprendre et prendre le pouvoir dans leurs communautés nous tient vraiment à cœur.

Même si ce n’était pas à l’ordre du jour, nous avons un peu discuté féminisme. Aujourd’hui ça fait partie des sujets prioritaires pour les jeunes filles actrices de changement dans leur communauté. Alors quand on se retrouve dans des espaces comme Girl Talk on saisit la pêche.

Nous ne nous sommes pas contentés des éternelles définitions du féminisme mais ce que ça représente pour nous d’être féministes en tant que filles noires africaines. Et les barrières de celles qui travaillent pour le changement mais qui ont des aprioris sur le féminisme.

C’était un échange sans jugement comme il est de coutume avec nous et beaucoup de filles qui étaient réticentes à propos des à prioris ont eu une autre vision du mouvement.

Quand on discute du féminisme en Afrique, on glisse vite sur la pente des problèmes, des défis.

Les challenges des filles Guinéennes

À l’instar de beaucoups de filles et femmes dans le monde, les guinéennes font face à de multiples défis. Des défis inhérents à leurs condition de fille et femme.

C’est donc sans surprise que nous avons abordé le sujet.

Les participantes sans langue de bois ont partagé avec nous les problèmes récurrents auxquels font face les filles et femmes guinéennes. Des problèmes qui persistent depuis toujours et qui continuent à cause de plusieurs facteurs. des facteurs comme la société, la religion, les lois archaïques, la coutume, la tradition pour ne citer que ceux là.

Voici donc quelques problèmes qui ont été énuméré par les participantes :

  • L’ignorance de leurs droits par la majeure partie des femmes. 
  • Les stéréotypes à l’encontre des femmes.
  • La précarité qui eut être source de mariage forcé.
  • Le mariage précoce et forcé. 
  • Le harcèlement scolaire, de rue, en ligne et au quartier. 
  • Le traitement inhumain et le rejet auxquels doivent faire face les filles handicapées. 
  • Les mutilations génitales.
  • Les violences sexuelles et sexistes.
  • Le manque de soutien, de protection et d’accompagnement des filles qui subissent des violences.

Ces problèmes ne sont pas les seuls auxquels elles font face mais ils sont les plus présents et qui ont un impact direct sur leurs vies.

Elles n’ont pas manqué d’illustrer avec des expériences de vies vécues, entendues ou dont elles ont été témoins.

Les défis en matière de DSSR

Le respect des droits sexuels et reproductifs pour les filles restent un défi majeur. Malgré la signature du protocole de Maputo et la prise d’autres engagements pour le respect des droits des femmes, la Guinée peine à tenir promesse notamment quand il s’agit des respect des droits sexuels et reproductifs.

Selon un rapport des Nations Unies publié en 2016, 97 % des filles et femmes guinéennes âgées de 15 à 49 ans ont déjà subi des mutilations génitales. C’est un chiffre alarmant qui laisse à réfléchir. https://www.ohchr.org/fr/stories/2016/04/hidden-wounds#:~:text=Le%20rapport%20montre%20qu’au,excis%C3%A9es%20avant%20leur%20dixi%C3%A8me%20anniversaire

Nos participantes nous ont confiés qu’en plus des problèmes comme les mutilations génétiques qui touchent la majorité des filles guinéennes, un problème majeur reste le frein au respect des DSSR en Guinée, la méconnaissance de leurs droits par les filles et femmes.

Etant donné qu’on continue de traiter ces sujets comme étant tabou, les femmes n’ont pas accès aux informations et subissent beaucoup de choses dans l’ignorance.

Elles sont très peu à pouvoir avoir accès à des méthodes contraceptives en toute liberté, à prendre des décisions pour leurs corps, à comprendre tout ce qui peut arriver à leurs corps de femmes, à avoir les bonnes informations sur la sexualité, à disposer des informations sur l’hygiène menstruelle…

Selon les participantes, cela serait dû non seulement au tabou qui entourent ces questions mais aussi à la culture et la religion qui nourrissent des mythes sur ces questions et la condition des femmes, imposant donc un silence malsain et coupable sans oublier l’inexistence de programmes d’éducation sexuelle complets dans les programmes scolaires. 

Pour elles, introduire un programme d’éducation sexuelle complète pourrait être un bon début pour espérer un progrès sur le respect de leurs droits sexuels et reproductifs. Les plaidoyers envers les parents et les guides religieux doivent continuer sans oublier les programmes de sensibilisation et de formations pour déconstruire les mythes et briser les tabous.

L’existence d’espaces d’apprentissage et de déconstruction pour elles même sont importants et sont à multiplier.

C’est donc avec joie et beaucoup d’attentes et d’espoir que les jeunes filles présentes ont accueilli Girl Talk Guinée. 

Read about our first workshop in Guinea here